vendredi 11 juillet 2014

Chapitre Londonien - Episode 1

Après avoir pris une semaine loin de New-York pour que Washburne puisse organiser les obsèques et l'enterrement de son ami Julius Homer, que O'Connor puisse récupérer de sa malheureuse expérience en allant rendre visite à sa famille pour se changer les idées, ensemble ils règlent les détails pour leur voyage et annoncer leur départ pour Londres à leurs alliés, ainsi ils apprennent de Jonah Kensington, qui tient toujours à les soutenir dans leur périple avec ses maigres finances, qu'il connaît deux contacts d'Élias à Londres qui pourrait leur êtres utiles, Mickey Mahoney le rédacteur du Scoop un tabloïd hebdomadaire et l'inspecteur James Barrington de Scotland Yard. Ces deux noms en poche et l'aide promise par Erica Carlyle quelques jours auparavant, les investigateurs, avec qui se comptent à présent le journaliste Ichabod Crane du Pillar-Report, se sentent à nouveau gonflés à bloc pour continuer leur périlleuse enquête.


En route pour l'Angleterre!

Les investigateurs s'embarquent le 27 Janvier 1925 à bord de l'Aquitania de la compagnie britannique Cunard Line pour un voyage de quatre jours en direction de Liverpool, avant de prendre le train pour Londres. Washburne qui a les moyens et en grand prince, offre le voyage en première classe à ses compagnons, ainsi ils profiteront du confort luxueux qu'offre le paquebot et un vrai repos durant la traversée, même si chacun d'eux envisagent de tromper leur ennui dans les livres étranges qu'ils ont emmenés avec eux, ce voyage sera t-il alors de tout repos ??




Ho! Mon Bateau!! ho ho ho!!!
Les premiers jour de la traversée les investigateurs profitent des activités et des services de la compagnie: parties de croquet sur le pont balayé par les vents, parties de cartes au chaud dans le grand salon, spectacle de magie et de musique en soirée, l'éblouissante restauration, etc... O'Connor découvre les trésors du bar loin des restriction de la prohibition, Crane flâne sur le pont emmitouflé dans son manteau essayant de profiter d'un soleil timide et Washburne fait connaissance avec les gens du monde autour de la table du capitaine. Mais au fil des jours la lecture des livres va ternir un peu ce beau tableau, les pages jaunies à l'odeur âcre révèlent des horreurs abominables et atroces à la psyché des investigateurs qui finiront par avoir raison de leur optimisme et les tenir fébrilement enfermés dans leur cabines. Un soir, Washburne après avoir réussi à s'extirper de sa lecture morbide, décide de réunir tous le monde pour un apéritif libérateur en prenant l'air sur le pont. Chaudement vêtus assis autour d'une table basse, il discutent mollement les doigts crispés à leurs verres comme s'il s'agissait d'une bouée de sauvetage, la discussion dérive très vite autour de ce que chacun a étudié dans sa cabine et bientôt, à tour de rôle, chacun expose sa désagréable expérience littéraire.

Crane commence alors en racontant ce qu'il est en train de lire, "Le Peuple du Monolithe" un recueil de poèmes d’un poète américain du nom de Justin Geoffrey. À travers ses poèmes, Geoffrey y dépeint une série de voyage en des terres indéterminées, où il évoque une nature sauvage que le journaliste classe quelque part entre le Gothique et le Romantisme, pourtant Crane a ressentit à sa lecture qu'il émane entre ces vers une sensation de malaise qu'il a du mal à définir. Ce retour à la nature n’est pas une régénération spirituelle chez Justin Geoffrey, poursuit Crane en fixant l'océan au-de là de la balustrade, mais au contraire un retour vers un état dégénéré où la conscience se dilue et finit par être anéantie face au caractère vertigineux et insondable de l’Immuable et de l’Éternel. Les paysages de Geoffrey suggèrent une morne stérilité, une immobilité morbide dissimulant d’antiques secrets inavouables, et laissent entrevoir en filigrane une vision nihiliste d’un cosmos tout entier voué à l’entropie et dénué de grâce divine... Pour terminer son étrange raisonnement Crane, toujours le regard perdu dans les vagues noires, cite presque instinctivement quelques vers qu'il a retenu:


« Des êtres des temps anciens guettent encore, il paraît,
Dans le vide et les coins oubliés de ce monde,
Et toujours et encore des portails restent ouverts certaines nuits
La couvée des Enfers.»


Un silence glacé s'installe, le pont est presque désert, O'Connor semble nerveux et gigote sur son fauteuil en avalant d'un trait son verre de scotch avant de copieusement se resservir.
Il s'éclaircit la voix, tousse et raconte ce que lui a lu.

Ce manuscrit est le journal de Montgomery Crompton, un artiste anglais d'après ce qu'a comprit le détective. Le journal décrit ses pérégrinations en Égypte en 1805 alors qu'il est à la recherche de l'inspiration mais surtout oublier son expérience à la guerre qui semble l'avoir traumatisé. Passablement opiomane et dérangé, il s’épanche en décrivant dans un style grandiloquent ses nuits de débauche, ses errances au pied des antiques pyramides ou dans les dédales de la vieille ville du Caire. Crompton s’abreuve des légendes d’antan et est frappé par une figure antique le Pharaon Noir, un mystérieux personnage au vaste savoir occulte – O'Connor sort un papier chiffonné de sa veste où il a noté cette information – venu de l’antique Irem, la Cité des Piliers, perdue dans les sables du désert. O'Connor remplit à nouveau son verre et poursuit en s'épongeant le front. De là il explore fiévreusement les ruines de l’Égypte antique, étudiant les fresques hiéroglyphiques et les visages hiératiques des souverains de jadis à la recherche de signes. Il entend des rumeurs évoquant l’existence d’une société secrète initiatique, la Confrérie du Pharaon Noir, ayant pour symbole une ankh inversée et perpétuant les enseignements mystiques de l’énigmatique figure en œuvrant à son retour. S’abîmant dans les rêveries du haschisch, Crompton finit par se persuader d’être la réincarnation du Pharaon Noir, dévolu à un destin divin. Il s’épuise à en chercher la trace et devient de plus en plus incohérent, à mesure qu’il se consume dans sa quête, sombrant peu à peu dans la folie.

Au final, en déduit O'Connor, il devient très difficile de démêler fantasmes et réalité dans le journal, Crompton étant en proie à un délire permanent, ne sachant plus lui-même si les meurtres qu’il se voit accomplir, plantant son gourdin hérissé d’une pointe dans le cœur de victimes hurlantes, les cryptes étranges à la ténébreuse beauté et les gardiens inhumains devant lesquels il se prosterne sont réels ou seulement les échos des songes ténébreux qui ne cessent de le hanter. Le détective dit que le journal est inachevé, que Montgomery Crompton perd définitivement la raison dans ses divagations messianiques, pour terminer son récit en estimant devoir désormais aller répandre la parole du Pharaon Noir en Angleterre…


O'connor se sent vidé, presque en transe après cet exposé qu'il n'a pas aimé raconter, des sueurs froides le font frémir, tandis que Crane le regarde d'un air sombre.

Washburne enchaîne alors et raconte à son tour ce qu'il étudie, Les Sectes Secrètes d'Afrique qu'ils ont découverts dans la boutique Ju-Ju à Harlem, avec une pointe de désarroi en jetant des coups d’œil à O'Connor, il explique que c'est une monographie d'un anthropologue et explorateur britannique du nom de Nigel Blackwel. Il y décrit ses voyages, en Afrique Noire entre 1903 à 1915 et y détaille diverses religions, croyances et coutumes folkloriques avant d’aborder des cultes obscurs du Continent Noir. De là, explique Washburne, Blackwell spécule sur l’origine possible de ces nombreuses sectes atypiques, certaines apparemment très anciennes, dont bon nombre pourraient être nées en Afrique du Nord, notamment en Égypte. Au fil de ses sinistres pages, continue t-il, de nombreuses sectes y sont décrites avec leur histoire sordide et leurs pratiques étranges, le tout abondamment illustré de nombreuses gravures ignobles d’objets rituels, de pratiques répugnantes telles que des auto-mutilations associées à de l’auto-cannibalisme, des sacrifices d'animaux et d'humains et même de l'anthropophagie rituelle et pratiques nécrophiles. Washburne souligne en dévisageant gravement ses compagnons, que l'anthropologue fait aussi mention d’une secte sanguinaire, le Culte de la Langue Sanglante, dont l’épicentre serait un lieu nommé Montagne du Vent Noir, dans l’intérieur du Kenya, et qui vénérerait une entité nommée le Hurleur dans les Ténèbres. Celui-ci est représenté avec une sorte de tentacule sanguinolent hideux en guise de tête, son souffle est le Vent Noir apportant sécheresse et épidémies, il envoit les ténèbres ailées semer la mort dans les tribus ennemies de ses adorateurs. Ce culte comporte des aspects messianiques et eschatologiques, annonçant que leur leur dieu s’incarnerait un jour prochain dans la chair, annonçant ainsi la Fin des Temps.

O'Connor sue maintenant à grosses gouttes alors qu'il sent son cœur s'emballer, la discussion prend des tournures qui ne lui plaît plus et il a envie de retourner dans sa cabine, un vent de panique s'empare de lui, il se lève subitement et une bile acide lui remonte dans la gorge, il étouffe et tombe à la renverse pendant que ses compagnons se lèvent surpris par cette réaction et tentent de le retenir. La soirée se termine lorsque O'Connor dort dans sa cabine après qu'un docteur fut appelé, Washburne et Crane secoués, regagnent aussi leurs appartements une fois le calme revenu.

Capitaine nous avons un problème...
Deux jours après ce petit incident et qu'il aient appris que leur voyage prendraient du retard dû à la mauvaise météo qui s'annonce pour les prochains jours, les investigateurs n'ont plus vraiment goût aux festivités du bord et passent le plus clair de leur temps dans leur cabine.

Un soir Washburne, alors qu'il est penché une nouvelle fois sur des passages un peu cryptique de Sectes Secrètes d'Afrique, sa concentration est distraite par un bruit dans son dos, il se retourne après avoir délicatement refermé son livre et aperçoit la porte de sa cabine entre-ouverte, il se fige sur sa chaise un instant et se dit intérieurement que son colt 45. est rangé au fond de sa malle dans la penderie, avec précaution il se lève et se dirige vers la porte prêt a toutes éventualités, il ouvre la porte vigilant et jette un œil dans le couloir, personne. Il entend alors comme un sifflement dans son dos, Washburne se retourne vivement et retire la couverture de son lit après avoir aperçut une forme sombre se glisser dessous, un serpent!! un serpent noir et luisant, avec une tête rouge dressée les crocs en avant, Washburne fait un bond en arrière au moment où le reptile crache agressivement dans sa direction, ne sachant quoi trop faire devant cette menace sans doute venimeuse, il bat en retraite hors de la cabine et appelle au secours, et en un rien de temps rameute des marins armés de gourdins et d'un fusil pour tenter de se débarrasser du serpent couleur ébène et sang – entre-temps le vacarme provoque un petit rassemblement qui oblige le capitaine à intervenir – il leur faut une bonne vingtaine de minutes pour coincer le serpent, qui sera finalement abattu à coups de crosses rageuses par l'un des marins. 

Pendant ce temps dans le calme relatif de la cabine de O'Connor, enfermé là depuis son coup de stress de l'autre soir, un cauchemar effroyable le fait sortir péniblement de son sommeil, reprenant difficilement ses esprits, son bras heurte avec douleur les cadavres de bouteilles posés avec négligence sur la table de nuit, en tombant elles heurtent d'un son étouffé la moquette de la chambre, O'Connor entend alors comme des voix lointaines et des bruits de pas précipités, cela provient apparemment du couloir mais il discerne à peine dans la pénombre, l'espace d'un instant il imagine qu'ils sont peut-être en train de couler mais cette pensée est rapidement chassée de son esprit alcoolisé quand il aperçoit une silhouette menaçante dans les ombres de sa cabine, qui aussitôt se jette sur lui en brandissant une monstrueuse lame sombre. Son agresseur est un homme noir relativement jeune, vêtu d'un uniforme de garçon de cabine, son regard fou et son air enragé déstabilise O'Connor qui tente de se tenir le plus loin possible du garçon enragé armé de son terrible poignard, une lutte à mort s'engage entre le jeune noir et le détective. Au même moment Crane qui revient de la cabine de Washburne où un serpent a été découvert, frappe inquiet à la cabine du détective et entend les bruits de lutte à l'intérieur, en ouvrant la porte les deux protagonistes jaillissent de la cabine et s'écrasent violemment contre la paroi opposée du couloir toujours en train de lutter en poussant cris et jurons, Crane ne sachant quoi trop faire commence à hurler à l'aide en courant dans tous les sens. Washburne est en pleine discussion avec le capitaine lorsqu'il entend les appels au secours de Crane, il se précipite dans le couloir et aperçoit plus loin la lutte entre O'Connor et un inconnu armé, des passagers regardent interloqués la scène sans réagir, le sang ne fait qu'un tour dans les veines de Washburne qui se saisit d'une hache d'incendie après avoir brisé la vitre de protection, puis se précipitent vers son compagnon en détresse, bousculant les curieux à moitié réveillés qui se trouvent sur son chemin, puis d'un seul geste sans hésiter plante sa hache dans les côtes du jeune noir le stoppant net dans son élan, un flot de sang gicle sur Washburne et O'Connor, un hurlement à briser les tympans déchire le bref silence de stupeur et l'agresseur tombe à la renverse contre O'Connor, les témoins de la scène paniquent et se mettent à crier à leur tour.

Cette altercation sanglante donneront aux investigateurs du fil à tordre en explications compliqués avec le capitaine qui ne semble pas comprendre les tenants et aboutissants de cette histoire, il les prévient seulement qu'il est obligé de contacter les autorités britanniques par radio de ce qu'il s'est passé et qu'ils devront s'attendre à être interrogés par la police à leur arrivée. Le reste du voyage se passe sans incidents, malgré un retard conséquent de trois jours dû aux intempéries, pour le capitaine, qui a mené son enquête il n'a rien découvert à bord sur l'identité de l'agresseur, sans doute est-il monté clandestinement à bord explique t-il aux investigateurs, ses hommes ont juste découvert un panier en osier abandonné qu'il aurait utilisé pour transporter le serpent – un mamba noir selon un passager zoologiste – qui a été glissé dans la chambre de Washburne et ainsi que son arme que Washburne et O'Connor reconnaissent comme étant un Pranga, la même arme qui a tué Élias à New-York.

Le reste du voyage les investigateurs s'enferment dans leurs cabines en limitant leurs déplacements, un climat pesant s'abat sur leurs têtes rendant pénible la fin de la traversée, de toutes évidences ils doivent faire profil bas jusqu'à leur arrivée en Angleterre car des histoires sur leur compte commence à circuler parmi les passagers méfiants.

Welcome to England


les investigateurs arrivent enfin au port de Liverpool le 3 Février dans un froid quasi-hivernal, la police locale les attends de pied ferme sur le quai et les interrogent aussitôt à leur descente, seul Crane échappe à l'interrogatoire en ne descendant pas en même temps que Washburne et O'Connor, ce qui lui permet, à la demande de Washburne, de passer illégalement les armes à feu de ses compagnons. Cette tentative risquée passe tout de même par chance à la douane et Crane n'est pas inquiété, et c'est avec encore des sueurs froides lui collant dans le bas du dos que le journaliste attends ses compagnons dans un café du port. L'attente est longue car la douane n'est pas tendre avec Washburne et O'Connor qui fouille chacune de leurs bagages de fond en comble comme s'ils cherchaient quelque chose, il faut toute la patience et le crédit de Washburne pour arrondir les angles avec les fonctionnaires anglais trop regardants, malgré ça ils perdent de précieuses heures et prennent de justesse un train pour Londres en fin d'après-midi.


Le voyage dure 5 heures et se déroule sans ennuis pour les investigateurs qui se détendent un peu ou pour certains, continuent d'étudier leurs précieux mais maudits ouvrages, ils entrent en gare de Liverpool Station vers 22 heures et débarquent sur un quai quasi vide.



Les investigateurs cheminent vers la sortie avec les autres voyageurs, dans le grand hall de gare des kiosques à journaux accueillent les arrivants et affichent des nouvelles en tous genre mais l'une d'entre elle sollicite tout particulièrement leur attention : «Nouveaux meurtres égyptiens !»

Perplexes et s'interrogeant si cette nouvelle ne serait qu'une coïncidence avec ce qui les préoccupe, ils sont emportés par le flot tumultueux des autres voyageurs qui convergent bruyamment vers la sortie ou les attendent taxis, calèches et bus à impérial. Les investigateurs choisissent de prendre un taxi et demandent au chauffeur l'adresse d'un bon hôtel situé plutôt dans le centre-ville, après quelques propositions du chauffeur enjoué, ils optent pour le Sheraton Park Lane Hotel situé dans un quartier animé de Piccadily et à deux pas d'un nombre incalculables de pubs pour le plus grand plaisir de O'Connor.

Les investigateurs, se réchauffent autour d'une pinte de bière et de fish and chips, tout en décidant de leur programme du lendemain, ils iront tout d'abord voir ce journaliste, Mickey Mahoney, dont les locaux du Scoop se trouvent pas très loin de leur hôtel, puis ils rendront visite à l'inspecteur James Barrington et finiront par la Fondation Penhew pour obtenir un rendez-vous avec cet Edward Gavigan. Après leur copieux repas ils rejoignent leur hôtel pour une bonne nuit de sommeil.



Le 4 Février 1925 – Bureaux du Scoop.

Les bureaux du Scoop sont situés au 2ème étages d'un immeuble miteux de Fleet Street dans la City, le cœur de la presse londonienne. Après avoir gravit les marches branlantes de l'immeuble, les investigateurs pénètrent dans les locaux du tabloïd qui occupent une partie de l'étage, à l'accueil une secrétaire gouailleuse les dirige vers un couloir menant à un bureau. Ils sont accueillis par un rouquin débraillé, portant une belle moustache lustrée et mordillant un bout de cigare, de sa voix rocailleuse aux accents irlandais il demande aux investigateurs de s'asseoir et leur propose une tasse de bon whiskey avant même de leur demander ce qu'ils veulent. Le bureau est un véritable capharnaüm où même une chatte n'y retrouverait pas ses petits, les investigateurs prennent place comme ils le peuvent en trouvant un siège caché sous des tas de journaux ou papiers douteux, une fois installés et munis d'une tasse de tord-boyaux, ils exposent la raison de leur présence.

Mahoney est au courant de la mort d’Élias, une dépêche de presse lui a apprit la nouvelle il y a plusieurs jours et cela l'a attristé, il se montre totalement coopératif en racontant ce qu'il sait aux investigateurs. Élias est venu le voir en décembre 1924, se rappelle t-il, en lui promettant une histoire sur un culte londonien malfaisant, il insinuait que le culte pouvait avoir des relations hauts placés, comme le Scoop est friand d'histoires étranges et sanglantes voir avec des scandales sexuels, il lui a donné son feu vert et lui a ouvert ses archives où Élias à passé plusieurs journées. Mahoney se souvient que celui-ci semblait intéressé par deux histoires dont l'une concerne «les meurtres égyptiens», les investigateurs lui demande quelle était l'autre histoire qui intéressait Élias, l'irlandais fronce alors les sourcils et se lève subitement pour chercher dans son bureau l'article concerné et finit par brandir, au bout d'une bonne vingtaine de minutes de recherche dans un fatras de papiers entassés, un vieux journal comportant un article en troisième page.




Puis, à leur demande, sa secrétaire les conduire aux archives – un placard poussiéreux où s'entasse des amoncellements de cartons – où ils découvrent les divers articles concernant les «meurtres égyptiens» qu'aurait consulté Élias.

Ces articles sont anonymes remarque Crane, Mahoney indique légèrement embarrassé devant la remarque de l'investigateur, que lui ou un de ses collaborateurs ont très bien pu les réécrire à partir de dépêches d'agence pour leur donner un peu plus de punch, crache t-il cyniquement en mordillant son bout de cigare. Les investigateurs lui demandent s'il connaît l'inspecteur Barrington, le journaliste rétorque que c'est le flic chargé de l'affaire «des meurtres égyptiens» depuis bientôt un an et que Élias l'avait aussi interrogé, le prédécesseur de cet inspecteur sur l'affaire, dont il a oublié le nom, à brusquement disparut sans laisser de traces et depuis Barrington semble obsédé par cette enquête et en faire une affaire personnelle.

Mahoney n'a jamais eu, finalement, son histoire ni aucun détail sur les soupçons qu'avaient à ce sujet Élias, il ne sait pas si celui-ci a suivi une de ces pistes. La dernière fois qu'il l'a vu il semblait désespéré, aux abois et reparti rapidement pour New-York sans prévenir.

Avant que les investigateurs ne repartent avec ces pistes en poche, Mahoney leur dit qu'il serait éventuellement intéressé par leur histoire et leur offre jusqu'à 15 £ pour un bon article, Crane semble d'accord et prend bonne note de ce providentiel emploi, Mahoney lui glisse sa carte dans sa poche et rajoute que si ils ont besoin de quoi que ce soit il connaît du monde en ville, ce qui pourrait être utile à des yankees comme eux.

Après leur visite au Scoop, les investigateurs prennent un taxi direction New Scotland Yard à la rencontre de l'inspecteur James Barrington et lui poser à son tour des questions sur Élias Jackson.

New Scotland Yard


le taxi dépose les investigateurs au 8-10 Broadway dans Westminster devant l'entrée du quartier général de la Metropolitan Police Service où deux bobbies à l'air sévère gardent l'entrée. Ils pénètrent dans le hall et demandent à rencontrer l'inspecteur Barrington à l'accueil, quelques instants plus tard ils se retrouvent dans un vaste couloir faisant face à des bureaux où dans l'un d'entre eux ils aperçoivent la silhouette de l'inspecteur à travers la vitre dépolie de la porte.

Ils sont finalement reçus par l'inspecteur, un homme grand et guindé, plutôt chic dans son costume sur mesure, mais au visage sévère et fermé, il jette un rapide coup d’œil sur sa montre à gousset quand les investigateurs entrent dans son bureau. L'endroit est comme l'homme, ordonné et froid, quand l'inspecteur demande aux investigateurs de s'asseoir, il n'y a que deux chaises devant son bureau, obligeant Crane à rester debout ce qui lui permet d'arpenter le bureau en regardant les quelques photos et diplômes accrochés aux murs froids. Washburne se présente ainsi que ses compagnons et expose la raison de leur présence, il lui parle alors de Jackson Élias et de leur enquête au sujet de sa mort et des liens de cette affaire avec un culte secret africain établi à New York, il explique que leur enquête les a menés jusqu'à Londres en remontant les pistes d’Élias et que celles-ci les ont menés jusqu’à lui, de plus rajoute Washburne, il semblerait que lui-même, James Barrington, enquête sur des meurtres «en série» comme eux à New York et fait allusion à peut être à une coïncidence. O'Connor se penche sur le bureau de l'inspecteur et lui propose même d'appeler l'inspecteur Martin Poole à New-York pour vérifier leurs dires et se renseigner à Liverpool auprès de la police au sujet d'une attaque qu'ils ont subis sur le paquebot qui les conduisait en Angleterre.

À la fin de leur exposé, l'inspecteur Barrington soulève un sourcil troublé, joins ses mains devant sa bouche tout en regardant chacun des investigateurs, il leur explique que dans le cadre d'une enquête officielle il ne peut pas partager toutes ses informations avec les investigateurs néanmoins il leur apprend qu'il a effectivement rencontré Élias Jackson et qu'ils ont parlés des meurtres et que pour lui ils étaient l’œuvre par la Fraternité du Pharaon Noir, un culte égyptien de la mort ; sceptique par les déclarations du journaliste américain, il a interrogé par la suite Edward Gavigan un éminent spécialiste en égyptologie de la Fondation Penhew à Londres, mais ce dernier affirme que ce culte n'existe plus depuis longtemps et que le protocole des meurtres – victimes battues et poignardée au cœur – ne lui correspond en rien, Barrington en a déduit à la suite de cette entrevue que monsieur Élias ne cherchait qu'à faire sensation. Quand on lui demande pourquoi ces meurtres ont étés qualifiés «d'égyptiens», il explique qu'ils ont étés baptisés ainsi par la presse en référence aux origines égyptiennes de 17 des victimes, auparavant explique t-il après s'être levé et posté devant la fenêtre de son bureau, c'était l'inspecteur Léon Corkins – un ami à lui avec qui il était à l'université qui était en charge de l'enquête et que celui-ci a subitement disparut sans laisser de trace, d'après l'inspecteur il est sûr que le pauvre bougre a été assassiné et qu'il tient à élucider l'affaire le plus rapidement possible. Les investigateurs insistent pour qu'il leur communiquent plus d'informations afin de s'aider mutuellement, l'inspecteur hésite en expliquant qu'il ne peux pas se permettre d'impliquer des civils – et des étrangers par-dessus le marché – dans l'enquête et que tout zèle ne saurait excuser l'illégalité, cependant il leur parle du Club de la Pyramide Bleue dans l'East End qui fut une piste un temps, un lieu apprécié des noctambules égyptiens et dont la majorité des victimes le fréquentaient, mais les surveillances policières non rien donné. Pour conclure leur entretien avec les investigateurs, l'inspecteur leur explique qu'une des victimes aurait crié «Hotep» avant de mourir d'après un témoin interrogé, il a demandé à Edward Gavigan ce que cela pouvait bien signifier et celui-ci lui a dit qu'il s'agissait d'un antique mot égyptien signifiant «repos» ou «paix».

La Fondation Penhew


Ensuite, après s’être arrêtés pour déguster un "Steak & Kidney Pie" (un pâté en croûte chaud, au bœuf et aux rognons, dans une sauce de viande épaisse, avec pommes de terre et légumes, So british!) le tout arrosé d'une pinte de bière, les investigateurs se rendent au sud de Londres dans Lambeth en bordure de la Tamise où se trouve la Fondation Penhew, juste en face de la gigantesque Maison du Parlement.

Devant eux se dresse un bâtiment sur un étage et de style victorien entouré d'une grille en fer forgé, qui se distingue de ses voisins par son élégance et sa recherche, de part et d'autres de l'entrée se dressent deux massifs sphinx en bronze faisant office de gardiens impassibles, un homme en livrée de chasseur leur ouvre la porte tout en les saluant de son haute-forme. L'intérieur est d'une décoration opulente avec de nombreux bibelots sur le thème de l’Égypte antique, ils sont accueillis à leur entrée par un secrétaire souriant dans un costume impeccable, les investigateurs demandent s'ils peuvent êtres reçus par monsieur Edward Gavigan et l'homme leur demande de patienter pendant qu'il va prévenir le conservateur. Les investigateurs remarquent qu'il y a de nombreuses allers et venues dans le bâtiment, des étudiants ou des professeurs en général venus se documenter, finalement le secrétaire revient vers eux rapidement et les conduits à une salle d'attente en leur disant que monsieur Gavigan va les recevoir dans quelques instants.

Quelques minutes plus tard ils se retrouvent dans le luxueux bureau lambrissé de Edward Gavigan, qui les accueille sans aucune réserve tout en leur souriant chaleureusement. Gavigan est un homme grand, sophistiqué et tiré à quatre épingles, portant un magnifique costume taillé sur mesure, pendant qu'il les faits s'asseoir O'Connor remarque du coin de l’œil un coffre fort dans un coin de la pièce derrière le bureau, il est entrouvert et laisse entre-apercevoir plusieurs liasses de billets de 5£.

À la question des investigateurs Gavigan confirme que M. Élias est bien venu lui parler et se montre affligé par la nouvelle de sa mort même s'il ne l'a rencontré qu'une fois, celui-ci l'a questionné au sujet de la participation de Sir Aubrey Penhew à l'expédition Carlyle si ses souvenirs sont exacts, il semble réfléchir quelques secondes puis explique ce qu'à l'époque il avait dit à Élias sur ce qu'il sait sur l'expédition. Carlyle avait obtenu des renseignements – par l'intermédiaire d'une mystérieuse Africaine apparemment – sur une époque obscure de l'histoire égyptienne ce qui intéressa beaucoup Sir Aubrey, cela concernait un sorcier à une époque obscure de l’Égypte antique qui avait régné sur la Vallée du Nil. Hélas, soupire Gavigan, toute l'histoire n'était qu'une escroquerie, une fois en Égypte, la jeune femme a disparu avec les fonds de l'expédition, peut-être 3500 £ anglaises. Avec un air conspirateur, il rajoute qu'entre hommes du monde, je crois pouvoir dire que si Carlyle n'a pas regretté une seconde la perte d'argent, il s'est montré très affecté par la trahison de sa maîtresse, ainsi craignant que la chaleur et la déception égyptienne n'affectent gravement l'état de santé de son ami, et le sien, c'est Hypathia Masters qui avait suggéré que le groupe passe le mois d'été sur les hauts plateaux relativement tempérés du Kenya. Gavigan se lève alors doucement de son bureau et se dirige d'un pas feutré vers un petit présentoir en verre où trône des petites statuettes égyptiennes et prend un air grave en les fixant, il soupire à nouveau puis il reprend, là-bas ils se sont égarés en territoire dangereux, une erreur qu'ils ont payée de leur vie. Gavigan se retourne vers les investigateurs avec un sourire triste puis continue, l'essentiel des archives de l'expédition a été perdu aussi, Sir Aubrey les avait emporté avec lui pour travailler sans attendre, pendant que ces souvenirs des fouilles étaient encore frais, c'est une grande perte pour la fondation rajoute t-il, mais le positif dans tous ça c'est que l'expédition a mis à jour malgré tout divers artefacts intéressants, un bon nombre d'excavations exploratoires ont étés réalisés en prévision d'une étude systématique du site de Dashûr par Sir Aubrey et même certains sites secondaires ont aussi étés découverts dans le désert, à l'ouest de la pyramide de Gizeh. Le gouvernement égyptien a prêté plusieurs artefacts récoltés au British Museum et autoriser l'achat de certaines pièces moins importantes pour la Fondation Penhew, un juste retour des choses après cette horrible tragédie. La plupart des découvertes sont toujours en cours de catalogage au musée égyptien du Caire, mais Gavigan propose volontiers aux investigateurs les moindres merveilles ramenées en Angleterre si ceux-ci sont intéressés, les investigateurs acceptent et Gavigan leur propose de l'accompagner dans la salle d'exposition à l'étage.


La salle d'exposition est une grande pièce lumineuse flanquée de salles d'études et de salles de rangement de certaines collection, au milieu trône un vaste hall ou sont exposés quelques pièces sous l’œil vigilant de deux gardiens. Gavigan conduit alors ses invités à travers une infinité de tessons ciselés, de poteries brisées, statues de chats et dames en tenues légère, il profite pour leur montrer les salles d'études et de rangement où il leur montre les découvertes de feu Sir Aubrey, il en profite pour les présenter à certains membres du personnel et étudiants, avec certains d'entre eux ils prennent le thé pendant qu'on leur parle d'égyptologie, la visite s'éternise jusqu'en fin de journée et s'est avec une poignée de main chaleureuse que les investigateurs quittent la Fondation et gavigan, la nuit est tombée tandis qu'un taxi – appelé par les soins de la Fondation – les attends en faisant ronronner son moteur.



À suivre...


vendredi 20 juin 2014

Chapitre New-yorkais - Episode 4

Breaking News!! New York Report-Pillar.



Commissariat de Manhattan en soirée.
Cette dernière journée du 17 janvier 1925 fut bien éprouvante pour les nerfs de nos investigateurs et restera gravée à jamais dans leur mémoire comme étant l'étape la plus horrible et étrange depuis le début de leur enquête.

Lt Martin Poole un nouvel allié
Malgré la fatigue, Washburne et Homer se retrouvent dans le bureau du lieutenant Martin Poole au commissariat central de Manhattan et font le point avec le policier autant traumatisé qu'eux. Ils reviennent longuement sur les événements terribles auxquels ils ont étés confrontés dans les sous-sols de la boutique ju-ju, avec tout premièrement l'attaque violente de ces cadavres animés qui coûta à O'Connor de sérieuses blessures et l'envoyer à l'hôpital, puis ensuite la découverte effrayante de cette créature infâme et indescriptible que les membres déments de la Langue Sanglante avaient caché aux vues et aux sus de tous et dont ils se servaient sans doute à des desseins obscurs et sanglants. Ce n'est pas une mauvaise chose, se disent-ils, que cette horreur est été détruite et rien qu'à cette pensée ils frémissent d'effroi. Les trois hommes passent les heures suivantes à discuter sur la conduite à tenir sur la suite de leur enquête, le lieutenant Poole est maintenant prêt à les aider mais aussi les couvrir autant que se peut, après ce qu'il a vu dans la boutique et ce que cela a coûté à certains de ses hommes il est devenu un fidèle allié, voulant autant que les investigateurs mettre un terme à ces ignominies.

Les objets découverts dans le sous-sol de la boutique sont toujours en leur possession et se trouvent sur le bureau devant eux pendant qu'ils débattent, plus tôt dans la soirée un photographe est venu les prendre en photo un à un afin de répertorier ces preuves dans l'espoir de découvrir plus tard, en faisant les recherches adéquates, d'où peuvent-ils provenir, si ce sont des objets volés ou achetés... Washburne, grâce à quelques connaissances dans le domaine occulte, à étudié d'un peu plus près les artefacts trouvés dans la boutique Ju-ju et il en est venu à la conclusion que ces objets pourraient avoir une utilité magique .

Ils ont aussi en leur possession l'édition du jour du New-York Report/Pillar dont la une leur est consacrée, il semblerait que le journaliste qu'ils ont rencontrés lors de l'enterrement d’Élias et qui enquêtait sur l'affaire du Scariface ce soit intéressé de plus prêt à eux.


Pour le moment le lieutenant Poole leur explique que la Grosse Mabel et le Victoria's Jazz Club, sensés êtres des repaires de la Langue Sanglante, ont étés fermés et mis sous surveillance dans le cadre de son enquête, il explique aussi qu'aucune des descentes n'a rien donnée mais les propriétaires de ces lieux Bahatisha, Malaïka et Njeri et leur personnel ont étés mis en garde-à-vue pour être interrogés tandis Silas N'Kwane, le propriétaire de la boutique ju-ju, est quant à lui toujours introuvable. Les trois suspects sont en cellule, le lieutenant les fait un peu mijoter avant d'aller les interroger et il compte bien sur l'aide des deux investigateurs pour l'aider à leur faire cracher le morceaux.

It's cold, cold night...


O'Connor est à l’hôpital pour la nuit où il se remet de ses nombreuses blessures, ses plaies ont étés soigneusement recousues, désinfectées et pansées, les infirmières qui se sont occupée de lui l'ont mis sous barbituriques, ce qui a eu pour effet, non seulement de soulager la douleur mais aussi de le faire dormir une bonne partie de l'après-midi.

C'est en plein milieu de la nuit que O'connor se réveille, sorti de son sommeil par un sordide cauchemar lui faisant revivre son horrible expérience dans la boutique ju-ju. En sueur et encore groggy par les anesthésiants, il regarde autour de lui la vaste chambre immaculée où six lits soigneusement alignés sous de grandes fenêtres en ogives laissent transparaître l'éclat maussade d'une froide nuit d'hiver, des étoiles lancinantes s'agitent derrière ses orbites, il réalise lentement qu'il se trouve à l'hôpital, à côté de lui séparé par un paravent en tissu se trouve le seul autre patient dont les ronflements rythmés de son sommeil trahissent le silence solennelle de la pièce.

Maladroitement il pose un pied nu sur le carrelage glacée et remarque, en tournant sa tête fiévreuse vers la seule source lumineuse traversant la porte-fenêtre de sa chambre, il discerne la silhouette découpée en ombre chinoise d'un agent de police en faction, la tête lui tourne et il a la désagréable sensation d'étouffer, une forte envie de se rincer le gosier le tenaille, mais il choisit pour l'instant de se diriger vers la fenêtre afin de prendre un bol d'air et chasser cette sale migraine.

Il ouvre la fenêtre accueillit par un froid mordant qui le fait frémir mais cette brise glaciale ne tarde pas à lui remettre les idées en place. Il contemple du sixième étage où il se trouve la vue qui donne sur les bâtiments ternes et gris de l'hôpital Bellevue qui cachent une partie des dock de l'East Side en contre-bas, il peut ainsi apercevoir au delà le miroitement blafard de l'Hudson River.
Au moment où il s'apprête à refermer la fenêtre, il remarque quelque chose d'étrange dans le ciel nocturne, quelque chose de suffisamment étonnant pour arrêter son mouvement et piquer au vif sa curiosité, il croit tout d'abord aux reflets stroboscopiques des lumières de la ville donnant ainsi une vie propre aux ténèbres, mais cela se rapprochait de lui rapidement, cette illusion d'optique – car s'est ainsi qu'il le prit à ce moment – avait singulièrement une apparence propre et formait des ondulations étranges au dessus de l'hôpital, un peu comme les volutes de chaleur dans le désert mais celles-ci étaient noires et huileuses ne s'agissant en rien d'une anomalie atmosphérique, O'connor s'en rend compte mais trop tard, ses pupilles s’écarquillent d'horreur tandis qu'un cri s'étrangle au fond de sa gorge quand cet ombre inconnue s'abat sur la fenêtre de sa chambre dans un fracas terrible, les murs de l'hôpital s'ébranlent et bientôt des cris se font entendre.

True detective
L'interrogatoire des principaux suspects n'a pas vraiment donné grand chose, même avec le concours de Washburne et de Homer. Associés au lieutenant Poole, les deux investigateurs ont jetés tout d'abord leur dévolus sur le propriétaire du Victoria's Jazz Club, Malaïka encore vêtu de son smoking de soirée en train de réconforter sa femme Njeri en sanglots dans leur cellule. Ils avaient remarqué en passant devant sa cellule son visage couvert de sueur, sont air inquiet et ses vaines jérémiades aux policiers pour le laisser téléphoner, alors ils l'ont fait conduire dans une salle d'interrogatoire où sous leurs questions pressantes et leurs menaces celui-i a fini par craquer et leur cracher le morceau. Son club sert à récupérer des informations pour le compte du culte, qu'il lui sert aussi à cacher des personnes mais aussi à dissimuler certaines activités illégales, comme la vente d'alcool entre autres, mais rien de plus jure t-il entre deux sanglots. Washburne en profite pour lui décrire le grand noir au regard étrange qu'il a rencontré dans son club il y a de cela quelques nuits, après quelques hésitations, vite dissipés par les brusqueries de Homer, il leur avoue résigné mais non sans frémir que cet homme est Mukunga M'Dari le grand prêtre du Culte de la Langue Sanglante, un puissant sorcier et un homme très dangereux. Ne pouvant plus rien lui retirer de plus, les investigateurs interrogent ensuite le gérant de la Grosse Mabel, un certain Bahatisha, un noir grand et sec, avec des tatouages de marins sur les avants-bras, moins impressionnable semble t-il que Malaïka, celui-ci leur explique d'un air narquois que des gars louches dans son bar ce n'est pas ce qui manque, puis il leur confit qu'il est vrai que des membres du culte fréquentent son établissement mais il est difficile de leur refuser l'entrée, le culte de la Langue Sanglante est très influent dans Black Harlem et entretient la terreur sur la communauté kényane, donc Bahatisha ne fait que se plier à l'omerta qui règne dans le quartier et jure qu'il n'a rien à voir avec tous ce que l'on raconte.

Alors que les investigateurs font remettre en cellule les suspects et qu'ils pensent qu'ils n'ont plus de véritables pistes pour retrouver dans l'immédiat Silas N'Kwane et ce Mukunga M'Dari, sans doute les véritables têtes pensantes du culte, Poole est prévenu par téléphone qu'il s'est passé quelque chose de terrible à l'hôpital Bellevue, là où se trouve O'Connor... Aussitôt ils sautent dans un véhicule de police pour se rendre sur les lieux.

Panic on 6 th floor
Très vite arrivé sur les lieux, les investigateurs et le lieutenant Poole constatent que c'est la panique sur place, des policiers armés forment tant bien que mal un cordon de sécurité devant l'accès principal de l'hôpital alors que des curieux se pressent pour voir ce qu'il se passe, des gens affolés sortent en désordre par les sorties de secours, alors que des alarmes hurlent dans l'édifice. Il se passe vraiment quelque chose d'anormal, Washburne et Homer ont un mauvais pressentiment, ils sortent leurs armes et se précipitent dans l'hôpital plongé dans le noir à la suite d'une inexplicable coupure de courant. En gravissant les étages, ils arrêtent des infirmières effrayées qui leur indique qu'il s'est passé quelque chose au sixième étage, l'une d'entre elle qui se trouvait là à entendue comme un énorme bruit ébranler les murs de l'étage, puis des cris à glacer le sang ont retentis alors que le courant s'est coupé subitement, créant une véritable panique en quelques minutes. L'infirmière n'en dit pas plus et prise d'une peur atavique se libère d'un coup sec de la poigne de Washburne qui la retenait et disparaît dans l'escalier.

Les investigateurs cramponnés à leurs armes arrivent au sixième étage plongé dans une inquiétante pénombre où un silence intolérable fait échos aux bruits étouffés de leurs pas, l'endroit est vide, abandonné par ses occupants habituels, un fine pellicule de plâtre est suspendue dans l'air et une odeur d'ozone monte aux narines des investigateurs, cette odeur devient ammoniaqué alors qu'ils se rapprochent de la chambre de O'Connor, une sorte de tension est palpable dans l'air et les investigateurs se préparent au pire.

En passant la tête par ce qu'il reste d'une porte à moitié sortie de ses gonds, les investigateurs enjambent le corps d'un homme en blouse blanche qui semble avoir été démembré vu la position grotesque dans laquelle repose son corps, un peu plus loin sur leur droite, dans la chambre dévastée, ils aperçoivent un autre corps disloqué gisant dans une mare de sang, une infirmière, sans doute projetée avec violence contre le mur. La pièce est sans dessus-dessous, la grande fenêtre face à eux a été pulvérisée entièrement ne laissant que l'encadrement béant, il y a du sang partout sur le sol et les murs, les lits ont étés retournés, le mobilier brisé et projetés dans tous les sens comme si une petite tornade était passée par là.

Homer bute sur un autre corps en fouillant la pièce et découvre avec horreur la moitié d'un corps déchiqueté, un bassin et des jambes portant un uniforme plus exactement, sans doute celles du policier qui était de faction, le reste du corps est introuvable. Washburne s'est approché prudemment de la fenêtre et examine le rebord, il remarque alors de larges balafres sur la pierre comme si un énorme objet contondant avait été utilisé pour défoncer la massive fenêtre, d'ailleurs les restes de celle-ci ont atterris en contre-bas sur la pelouse de l'hôpital.

Des gémissement attirent leur attention soudainement et tous braquent leurs armes et leurs lampes dans un coin de la chambre où un lit a été retourné contre un des mur sanguinolent, Homer s'approche prudemment et aperçoit sous le lit un homme prostré en pyjama le toisant avec un regard perdu et affolé, il s'agit du voisin de chambre de O'connor. L'homme, qui s'appelle Joe Baker, est légèrement blessé mais est en état de choc, les investigateurs remarquent, pendant qu'ils le dégage des gravats, qu'il est incapable de détacher son regard du trou béant dans le mur en lieu et place de la grande fenêtre. Interrogé par les investigateurs, il balbutie des propos incohérents et décousus faisant vaguement référence à «des ténèbres ailées» et «d'un démon noir aux yeux blancs surgit des enfers» qui s'achèvent par des sanglots pitoyables où il les implore de l'éloigner des fenêtres le plus vite possible. Il n'y a par contre aucune trace de O'Connor comme si celui-ci s'était volatilisé...

Secoués par ce qu'ils ont vus dans cet hôpital, les investigateurs redescendent après avoir mis entre de bonnes mains Joe Baker et que des renforts de police aient investis les lieux. Devant l'entrée de l’hôpital où une foule de curieux de plus en plus nombreuse fait le pied de grue dans l'espoir de voir quelque chose, Washburne aperçoit parmi les badauds, Ichabod Crane, le journaliste du Pillar/Report qui lui fait signe de s'approcher avec un petit sourire complice. Celui-ci tente d'amadouer l'ex-policier afin d'en savoir plus ce qu'il se passe exactement dans cet hôpital et si ça a un lien avec leur affaire mais Washburne garde son sang-froid en mystifiant le journaliste et évite ainsi de trop en dire de peur de se retrouver une nouvelle fois dans le canard du scribouillard, après un salut cordial Washburne s'éloigne pour rejoindre ses amis. Il semblerait qu'un des policiers chargé d'effectuer une enquête de proximité soit tombé sur un témoin qui aurait vu quelque chose, malgré le scepticisme de l'agent quant aux dires étranges de cette personne, mais les investigateurs veulent quand même en avoir le cœur net et écoute avec attention les propos d'une certaine Mlle Abigaïl Sanders, un vieille femme qui affirme avoir vu une espèce de gros serpent volant noir tomber du ciel et défoncer la fenêtre du sixième étage, la vision de cette chose a été si terrible qu'elle en a lâchée son petit chien – Pads – et qu'il s'est enfui en hurlant à la mort, elle espère bien que la police va tout faire pour retrouver son petit chien car elle y tient comme à la prunelle de ses yeux... Sur ce témoignage étonnant, mais que les investigateurs ne trouvent pas si délirant que ça, ils laissent la vieille dame choquée à un policier et décident de retourner au commissariat pour digérer la disparition de O'connor.

Une voix dans la nuit
Plus tard dans la nuit au commissariat Washburne fait mettre sous clé dans la salle des pièces à conviction les artefacts de la boutique Ju-ju, puis tente comme Homer et Poole de prendre un peu de repos dans le confort sommaire du commissariat. Leur repos est de courte durée quand ils sont réveillés par un agent qui les informe qu'un homme, qui ne veut pas donner son identité, désire leur parler personnellement au téléphone, ils regagnent débraillés et l'air hagard le bureau de Poole qui, la mine aussi déconfite qu'eux, tend le combiné à l'un d'entre eux, Homer se saisit du combiné et entend une voix profonde et dure à l'autre bout du fil, une voix menaçante qui fait presque frémir Homer.

L'homme se présente comme étant Mukunga et se dit très en colère par ce qu'on fait les investigateurs après qu'ils aient profané un lieu sacré et tuer sans vergogne son «Chakota», faisant sans doute allusion à l'horrible créature vermiforme découverte dans la cave de la boutique Ju-ju, puis il enchaîne sans laisser le temps de répondre à son interlocuteur en annonçant qu'il détient leur ami O'Connor maintenant et que s'il tiennent à sa vie ils vont devoir lui rendre ses précieux artefacts qu'ils lui ont volé, S'ils refusent bien entendu il leur promet de trancher les mains et les pieds de leur compagnon, de crever ses yeux, puis de l'écorcher vif pour se draper de sa peau en remplacement de la parure rituelle qui lui a été volée, et si cela ne suffit pas il tuera toutes les personnes auxquelles les investigateurs tiennent de près ou de loin jusqu'à ce que ses objets lui soient rendus. Après leur avoir prouvé que leur ami était encore en vie, il leur dit calmement qu'ils ont 12 heures pour prendre leur décision – il leur donne un numéro de téléphone qui leur permettra d'entrer en contact avec ses complices pour la marche à suivre – il ajoute qu'ils doivent se dépêcher car il ne leur laissera pas une minute de plus et que sa patience a une certaine limite et il emploiera les moyens qu'ils ont entrevus pour arracher sur leurs cadavres les artefacts... Il leur souligne de laisser la police en dehors de tout ça et raccroche.

Les quelques heures qui leur reste de cette trop courte nuit, les investigateurs échafaudent tout un tas d'idée et de plans quant à la meilleure façon de faire pour sauver leur ami tout en ne donnant pas satisfaction à Mukunga, voir à lui tendre un piège, pour un grand coup de filet qui dans le meilleur des scénarios, mettrait peut-être un terme aux exactions du culte à New-York. Mais il est évident que les investigateurs veulent éviter de mettre une nouvelle fois la vie d'innocents en danger et mettent un point d'honneur pour que leurs prochaines actions soient plus discrètes et mesurées, Le plan de Homer est celui qui est retenu avec l'avis partagé du groupe, surtout de Washburne qui ne le sent pas trop. Dans ce plan ils vont accepter qu'un échange soit fait mais dans un lieu public pour éviter tout débordement de la part de ces fous furieux et surtout éviter d'êtres des cibles vivantes pour les cultistes qui d'après les investigateurs, et à juste titre, n'attendent que ça. Ils rappellent donc le numéro qu'on leur à donné – il s'agit en fait après une recherche de Poole d'un barbier anodin dans Harlem – et demande à parler à Mukunga, après quelques temps d'attente et alors que le jour se lève paresseusement, le sorcier est enfin au bout du fil et écoute ce que les investigateurs ont à lui proposer mais Mukunga ne voit pas les choses comme ça, il veut imposer ses conditions et être celui qui choisira l'endroit du rendez-vous. Sur ces mots Homer raccroche brusquement le combiné après avoir fait savoir à Mukunga que ses menaces ne l'intimident pas, au grand désarroi de Washburne et de Poole qui trouvent l'attitude de leur ami un peu impulsive aux vues des menaces qui pèsent sur O'Connor, ça mérite sans doute plus de tact pour éviter le faux pas. Homer esquisse un petit sourire en disant de façon détendue que Mukunga rappellera car il tient à ses objets autant qu'à ses propres yeux et qu'il voulait aussi montrer leur détermination. Comme prévu par Homer la sonnerie du téléphone retentis quelques minutes plus tard avec un Mukunga agacé qui leur fait remarquer qu'ils jouent à un jeu bien dangereux en agissant de la sorte, peut-être pour montrer qu'il ne plaisante pas, il pourrait leur envoyer quelques «bouts» de leur ami par le prochain courrier... Sur ces dernières menaces et après quelques tergiversation de part et d'autres, il accepte finalement le marché des investigateurs et choisit par contre le lieu, ironiquement ce sera l’hôtel Chelsea, là où tout à commencé, les investigateurs donne rendez-vous ce midi à leurs adversaires, le sorcier en profite pour leur rappeler que s'il voit ne serait-ce que le moindre uniforme, il demandera à ses hommes de faire un tel carnage parmi les badauds que New-york s'en souviendra encore longtemps.

Guet Apens bis.
Quelques minutes avant midi, Washburne et Homer, accompagnés de Poole, ce sont garés avec une Ford T banalisée à quelques rues de l'hôtel Chelsea, ils ont pris avec eux, en plus de fusils à pompes, les artefacts dissimulés dans un grand sac en omettant consciemment d'y inclure le livre «Sectes secrètes d'Afrique» en espérant garder un atout au cas où cela se passerait mal, comme si un pressentiment inconscient et de mauvaise augure les tourmentaient.

L'idée est que Homer se rende seul à la rencontre des hommes de Mukunga, tandis que Washburne et Poole l'attendrait armes au poing dans la voiture avec une vue imprenable sur l'entrée et si les choses se passaient comme prévu, Homer ressortirait tranquillement en compagnie de O'Connor libre, puis Washburne et Poole n'auraient plus qu'à suivre les ravisseurs jusqu’à leur planque et peut-être les mener à Mukunga et/ou N'Kwane.

Pour le moment rien n'est encore fait, la nervosité est elle aussi au rendez-vous et les investigateurs se souhaitent bonne chance une dernière fois. Homer sort de la voiture avec le précieux sac sur son épaule et se dirige vers l''hôtel Chelsea tandis que Poole démarre la voiture pour se placer de façon stratégique non loin de l'hôtel, durant cette manœuvre Washburne remarque grâce à son intuition trois ou quatre noirs qui traînent l'air de rien, mais avec une tête de conspirateur, devant l'hôtel et le signale à Poole qui en prend bonne note après avoir arrêté le moteur du véhicule et prit discrètement son fusil à pompe winchester calibre 12.

Homer franchit l'entrée de l'hôtel et observe la réception où se trouve une demi-douzaine de personnes occupées à diverses tâches, ils remarque facilement les deux hommes noirs à l'air louche, un emmitouflé dans un long manteau et portant une casquette de golf usée, qui se tient devant les marches des escalier menant aux étages et un autre tiré à quatre épingles et portant une petite moustache soignée, assis au bar de l'hôtel. Ce dernier fait signe à Homer de le rejoindre à sa table, une fois installé il se présente à lui comme étant Jabari, l'homme de confiance de Mukunga et dit à Homer que son ami O'Connor se trouve dans une des chambres à l'étage, après s'être assuré qu'il possédait bien les artefacts il l'invite à aller dans la chambre pour procéder à l'échange en toute discrétion. Bien sûr Homer refuse la proposition de l'homme et veut que la transaction ait lieue ici même dans le restaurant et qu'il aimerait voir O'Connor tout de suite, après quelques minutes qui semblent être une éternité où les deux ennemis se toisent comme la mangouste et le cobra, Jabari la mâchoire crispée fait un signe à son complice à la casquette d'aller chercher le prisonnier, quelques instants après Homer aperçoit avec soulagement O'Connor l'air groggy mais vivant et surtout en un seul morceau, accompagné par le noir à la casquette qui le tient en respect avec un couteau qu'il tient discrètement.

Alors que le noir à la casquette et son prisonnier s'approchent de la table, Jabari tend le bras pour que Homer lui donne le sac contenant les artefacts, celui-ci sans plus attendre dégaine son revolver calibre .45 et vise le cultiste qui, comme si il s'y attendait, se jette à terre au moment où Homer fait feu. Des détonations résonnent alors dans tout le hall de l'hôtel, le noir à la casquette se jettent à son tour au sol laissant O'Connor l'air hagard au milieu de la fusillade, des cris se font entendre et c'est en quelques secondes la panique, des échanges de coups de feu mortels blessent sérieusement Homer, qui a le temps dans l'action de protéger O'Connor des balles qui sifflent, contrairement à certaines victimes collatérales qui tombent comme des mouches. Les tirs de Homer finissent par avoir raison de Jabari qui s'écroule en rendant un dernier soupir, Homer en profite pour se mettre à l'abri derrière le comptoir alors que le dernier agresseur continue à lui tirer dessus depuis sa couverture, en jetant un coup d'œil rapide il remarque que d'autres complices l'on rejoins, alors que ses blessures saignent dangereusement, Homer espère que Washburne et Poole vont intervenir très rapidement.

À l'extérieur Washburne et Poole sont très vite alertés par les coups de feu et les mouvements des hommes suspects qui se précipitent vers l'entrée de l'hôtel, à leur tour ils jaillissent de leur véhicule en armant leurs fusils à pompes et traversent la rue dans la circulation qui masque leur arrivée. Après s’être taillé un chemin jusqu'à l'entrée en abattant un ou deux cultistes surpris, ils font irruption dans le hall se joignant à la fusillade, très vite leur intervention fait tourner l'avantage en faveur des deux policiers qui in-extremis sauvent la mise à un Homer blessé et un O'Connor secoué, en se débarrassant des derniers adversaires.

Quelques instants plus tard, le quartier est quadrillé par la police, plusieurs ambulances ainsi que des camions de pompiers occupent la place où une foule de curieux sont repoussés par des policiers débordés. Le bilan est lourd, cinq morts parmi les voyous, deux parmi les civils ainsi que trois blessés, Washburne et Poole sont atterrés par ce qu’il s'est passé, le lieutenant va devoir rendre des comptes à ses supérieurs et peut être même son badge, Washburne se demande ce qu'il a bien pu arriver et ne comprend pas ce qui a mal tourné, Homer et O'Connor ont étés transportés jusqu'à une ambulance pour êtres évacués, Washburne devra attendre des réponses plus tard.

Homer se trouve dans une ambulance avec un infirmier, il remarque en levant la tête que le sac contenant les artefacts se trouvent avec lui, ses vêtements sont couverts de sang et il a extrêmement froid, il demande fébrilement à l'infirmier s'il peut lui donner une cigarette, l'homme acquiesce en fouillant dans sa poche. Alors que l'infirmier allume la cigarette, on frappe à la portière, l'infirmier tend la cigarette à Homer et ouvre la porte, son geste est aussitôt stoppé net par une ombre qui se trouve devant lui, un flot de sang gicle sur le visage d'Homer tandis que l'ombre pénètre dans l'habitacle avant même que le corps de l'infirmier ne heurte le sol, la massive silhouette tient un monstrueux couteau tandis que ses yeux projettent des éclairs dans la direction de Homer qui reste là médusé...

Il ne faut pas longtemps à Washburne et à Poole pour apprendre que l'ambulance de Homer à disparut sans laisser de traces, des agents ont retrouvés un infirmier et un policier gisant au sol poignardés sauvagement, il va s'en dire que les artefacts ont également disparus.

De retour au commissariat, Washburne et Poole sont dépités pour cet échec significatif, le lieutenant se prépare aux foudres de sa hiérarchie, en attendant il a lancer un avis de recherche pour Homer et à fait doublé la surveillance de O'Connor à l’hôpital où il est retourné et ce malgré ses protestations, celui-ci a raconté à ses deux compagnons vaguement l'histoire de son enlèvement avec l'apparition d'une chose ailée, noire et serpentine surgit de nulle part et qui l'a emportée avec lui... Le détective est en état de choc depuis sa séquestration et a demandé qu'ils soit mis dans une pièce sans fenêtres.

De sages résolutions
Il semblerait que les pistes pour Washburne s'arrêtent ici à New-York, néanmoins il doit tout d'abord absolument rencontrer Erica Carlyle par le biais de mademoiselle Victoria Post, peut-être que le témoignage de la milliardaire au sujet de son frère et de l'expédition pourrait apporter un peu de lumière sur l'affaire de Jackson Elias avec ses tournures macabres et surnaturelles. La disparition soudaine de son ami le plonge dans un état d'anxiété, Mukunga à du récupérer ses artefacts et est sans doute responsable de son enlèvement, ou pire de sa mort... songe-t-il et il n'est pas très optimiste quant à l'allure que prend cette enquête, peut-être serait-il mieux de partir d'ici pour se faire oublier tout en remontant les pistes d'Élias, Washburne pense à Londres comme première destination, il demandera à O'Connor de l’accompagner mais comprendrait si celui-ci refuse car le détective privé à été aussi rudement éprouvé.

Washburne est sorti de ses pensées par l'apparition soudaine d'Ichabod Crane le journaliste du Pillar-Report, celui-ci a réussit à se faufiler jusqu'au bureau du lieutenant et voulait justement s'entretenir avec Washburne au sujet des événements récents. D'abord agacé et réticent, Washburne refuse de parler avec le journaliste mais quand celui-ci lui expose ses idées et qu'il lui avoue que depuis leur première rencontre il les suit, lui et ses compagnons, partout où ils vont, et a échafaudé quelques petites conclusions qui rejoignent l'affaire de Washburne. Washburne est interloqué quand Crane termine de parler, le journaliste prend la pose tout en souriant fier d'avoir obtenu l'attention de l'ex-flic, Washburne se ressaisit rapidement et attrape par le bras Crane pour l'entraîner vers l'ascenseur, il lui explique qu'il va tout lui raconter en échange d'un marché qu'il concluront tous les deux: des réponses mais pas d'article dans l'immédiat, mais pas ici lui fait remarquer Washburne, puis il l'emmène sans ménagement dans un Diner's à deux pas du commissariat.

Il faut deux bonnes heures à Washburne pour raconter son histoire, Crane reste bouche bée devant les révélations de l'ex-flic qu'il ponctue de révélations que lui-même a faite lors de son enquête sur le «Scariface», comme par exemple cette anecdote sur l'une des victimes, un cheminot de 19 ans. Crane avait apprit par la femme de ce dernier, que quelques jours avant sa mort il avait volé un objet dans un entrepôt des docks – les entrepôts Emmerson – et qu'il comptait revendre un bon prix pour nourrir sa famille, il s'agissait d'un horrible masque tribal africain, quand il a été tué le masque avait disparut et sa femme par la suite n'a jamais osée en parler à la police de peur d'être accusée de vol. Cette anecdote fait écho à l'affaire et prouve la thèse de la secte sanguinaire qui sévit à Harlem. Il semblerait que Washburne s'est trouvé un nouvel allié dans sa croisade en la personne d'Ichabod Crane, il lui propose alors de l'accompagner ce soir à un vernissage dans Chelsea organisé par un de ses contacts, Mlle Victoria Post, et qui lui permettra de rencontrer la milliardaire Erica Carlyle à qui il a beaucoup de questions à poser.

Vers des révélations?
Plus tard, en soirée, Washburne, Crane et Poole se rendent au vernissage dans Chelsea, tous trois ont revêtus un smoking pour l'occasion, seul Washburne semble à l'aise dans cette tenue de soirée, en effet il est le seul des trois hommes qui en porte un sur mesure. La soirée à son lot d'hommes et de femmes du monde, de riches héritiers, d'hommes d'affaires et autres millionnaires issus du gratin new-yorkais, les investigateurs croisent même quelques célébrités comme le maire de New York John Hylan et sa femme, les actrices Louise Brooks et Marlène Dietrich, même le très jeune play-boy Howard Hugues est présent entouré d'une cohorte de groupies, que du beau linge à cette réception haute en couleur. 


Erica Carlyle
Ils aperçoivent finalement miss Carlyle au milieu des invités, en compagnie d'un homme que Washburne reconnaît tout de suite comme étant l'avocat Bradley Grey, avec lequel lui et Homer ont eu un différent il y a plusieurs jours, les investigateurs remarquent que la jeune milliardaire s'ennuie profondément. Grâce à Victoria, les investigateurs approchent rapidement miss Carlyle après avoir franchit son cordon de gardes du corps et le méfiant Bradley Grey, Victoria fait les présentations à Erica, une jolie femme à la moue boudeuse et plutôt austère, Washburne engage la conversation avec les banalités d'usage qui se fait dans le milieu de la haute société, tandis que Victoria s'éclipse rejoindre ses invités. La discussion s'engage assez rapidement sur leur affaire et Washburne demande que la jeune femme leur accorde quelques minutes de son précieux temps et qu'elle écoute ce qu'ils ont à lui dire sur leur enquête qui les a menés à s'intéresser à son frère. Elle écoute patiemment Washburne, après les avoir invités à la suivre dans un salon privé de la galerie, ayant décidée de leur accorder cinq minutes tout au plus après que Washburne lui ai dit qu'un des membres de l'expédition seraient peut-être encore vivant, un certain Jack Brady, ce qui remettrait en cause les conclusions de l'enquête africaine, si cet homme était encore vivant peut-être que d'autres l'étaient-ils aussi? Son frère aussi si ça se trouve? Erica Carlyle l'arrête aussitôt et lui explique qu'elle détestait les excès de son frère, que celui-ci a presque ruiné le groupe de son vivant en épuisant ses fonds propres, qu'il la tenait à l'écart de la gestion des affaires et la traitait mal, depuis qu'elle a reprit les rênes du pouvoir, elle a redonnée aux compagnies Carlyle l'essor qu'elles méritaient, alors pourquoi s’intéresserait-elle à de tels rumeurs? Washburne lui explique qu'il peut fournir les preuves de ce qu'il avance au sujet de Brady et même d'autres qui donne à cette affaire une dimension beaucoup plus vaste. Piquée par la curiosité, Erica Carlyle accepte d'un battement de cil, elle sait que Brady était fanatiquement attaché à son frère depuis que les avocats de la famille l'avaient blanchi d'une accusation d'une obscure histoire de meurtre extrêmement convaincante dont il était accusé, Roger Carlyle lui vouait une confiance totale. 
Perdue dans des pensées qui semblent remonter à la surface, elle se saisit d'une coupe de champagne qu'elle porte à ses lèvres, après avoir avalée une grande rasade, elle devient tout d'un coup plus bavarde au sujet de son frère.

Dés le départ, elle savait que l'expédition africaine de son frère Roger n'était pas simplement une lubie de plus, elle percevait que quelque chose d'étrange fascinait et inquiétait son frère cette femme noire faisait parti de cette obsession et en était sans doute à l'origine. À ses yeux déclare t-elle, la passion que son frère éprouvait pour cette Noire démontrait dans quelle dépravation il était tombé... Dés que cette femme est entrée dans sa vie – elle ne sait pas où il l'a rencontrée – Roger a commencé à faire d'étranges rêves dans lesquels quelque chose ou quelqu'un l'appelait et le poussait à agir, il se réveillait la nuit en hurlant mais refusait d'en parler avec quiconque, surtout avec elle. Elle a alors conseillée à son frère de consulter le Dr Huston qui était alors l'homme le plus en vue des cercles qu'elle fréquentait, un homme attirant et envoûtant, se rappelle t-elle, mais aussi intelligent et très sensible, elle pense que Huston a incité Roger à monter cette expédition et elle s'en sent responsable, peut-être que le docteur l'a accompagné pour poursuivre son traitement, mais elle est par-dessus tout persuadée que c'est la Noire qui a fait perdre le sens des réalités à son frère. À cette époque, il disparaissait plusieurs jours durant pour revenir l’œil rouge et fiévreux, expliquant seulement qu'il était allé à Harlem. Roger disait aussi de cette Noire qu'elle était une Reine, une Prêtresse qui détenait des secrets qu'il devait découvrir, il croyait à ce qu'il racontait et ça l'effrayait. Puis pendant un temps, elle approuva finalement cette idée d'expédition, pensant qu'une fois en Égypte, Roger comprendrait que la Noire et ses contes n'étaient que superstitions et divagations. Elle ne connaît ni le nom de cette énigmatique Noire ni le culte auquel elle semblait appartenir, bien que les investigateurs aient leur petite idée là-dessus, elle est néanmoins convaincue que c'est cette femme qui a fait basculer son frère dans toute cette folie.

Washburne lui parle que les notes qu'il possède et qu'il lui montrera dés que possible, font mentions de livres que son frère posséderait, il lui demande si elle en aurait entendu parler? En y repensant, Erica se souvient que peu de temps avant son départ pour l’Égypte, Roger relisait souvent les même vieux livres dont elle ne su où il avait pu se les procurer, elle a une fois feuilleté l'un d'eux, ce qu'elle y a lu l'a effrayée car ces textes semblaient justifier le comportement démentiel de son frère. Il avait prit soin de mettre à l'abri ces livres, dans un coffre caché dans la bibliothèque, ce qu'il ne savaiit pas c'est qu'elle connaissait l'emplacement de ce coffre, elle avait même trouvée la combinaison par hasard et noté celle-ci sur la page de garde d'un recueil de poèmes d'Edgar Poe, elle n'a pas ouvert le coffre de Roger depuis son départ pour Londres.

Vivement intéressé, Washburne lui demande s'ils ont sa permission de consulter ces livres, elle leur explique qu'ils se trouvent dans sa propriété du Westchester et qu'ils devront s'y rendre pour y accéder, en échange elle leur demande de venir avec tous les papiers en leur possessions qui étayent leur dires, elle fera envoyer une voiture pour venir les chercher dés le lendemain s'ils le désirent car elle-même semble intéressé par le dénouement de cette histoire. Sur ces dernières paroles les investigateurs prennent congés de la milliardaire.

Le lendemain comme promis une voiture vient les chercher au commissariat où ils ont appris que le lieutenant Poole venait d'être destitué de l'affaire et mis en congé forcé par ses supérieurs. Entre-temps ils ont la visite de Jonah Kensington, le propriétaire de Prospero Press qui est venu trouvé le lieutenant Poole car il a vu des hommes louches rôder en bas de chez lui et semble inquiet. Il en profite pour demander aux investigateurs où ils en sont dans leur enquête et leur rappel avant de les quitter qu'il est toujours prêt à les soutenir dans leurs efforts avec une offre de 1000$ pour financer leur enquête.

Un allié de poids
Une limousine rutilante les conduits tout d'abord à un aérodrome privé à Jason Heights dans le Queen's où les attends ensuite un avion appartenant lui aussi à la richissime famille, leur chauffeur leur indiquant avec un sourire entendu que ce sera plus rapide pour rejoindre la propriété de sa patronne. Après une vingtaine de minutes de vol plutôt tranquille mais impressionnant pour les investigateurs peu habitués à ce genre de transport, une autre voiture les attends au pied de la piste pour les conduire finalement jusqu'à l'immense propriété.
Le Fokker F.VII – A  d'Erica Carlyle

Après être conviés à un copieux déjeuner en compagnie d'Erica, les investigateurs lui soumettent à la suite tout ce qu'ils ont découverts depuis le début de l'histoire en faisant le moins possible allusion à l'aspect surnaturel de certains passages afin de ne pas offusquer - ou effrayer - leur nouvel et potentiel allié. Erica regarde avec beaucoup d'attention les documents et les photos qu'ils lui présentent en expliquant posément ce qu'ils ont découverts, durant la conversation Erica leur indique qu'elle s'est rappelée de deux contacts que son frère avait à l'étranger, un certain Horace Starett un médecin de 61 ans qui a fourni la logistique à l'expédition au Kenya, ainsi que auguste Loret un français du Caire qui était l'intermédiaire de Roger dans la ville égyptienne, peut être qu'ils pourraient entrer en contact avec eux.

En début d'après midi, après qu'elle leur ai fait faire un tour de sa vaste propriété et qu'ils lui ai parlé un peu d'eux, la milliardaire leur montre les livres de son frère après les avoir sorti du coffre, il y en a quatre en tout, en plus ou moins bon état, trois d'entre eux sont en anglais tandis que le quatrième est en français: «Les Manuscrits Pnakotiques» (anglais), «Passages choisis du Livre d'Ivon» (Français), «le Peuple du monolithe» (anglais) et «La vie d'un Dieu» (anglais). Chacun d'eux est écris dans un ton cryptique à première vue, mais surtout morbides leur souligne Erica qui fait une grimace en tendant les livres aux investigateurs, elle décide même de leur prêter si ça peut les aider, elle accorde sa confiance à Washburne qui semble être un véritable gentleman, un homme à ses yeux qui sait tenir sa parole. Avant de prendre congé d'eux et que son avion privé les ramène à Manhattan, elle leur dit qu'elle serait intéressé qu'ils la tienne au courant de l'évolution des choses par l'intermédiaire de son homme de confiance Bradley Grey et si besoin est, elle pourrait même les aider dans leur entreprise.

Ils rejoignent rapidement Manhattan dans la soirée, Washburne qui a eut tout le temps de parler avec ses compagnons de son projet de partir pour Londres pour suivre les pistes qui semblent y mener, leur demande s'ils sont prêt à se joindre à lui, les deux investigateurs enthousiastes acquiesce. Évidemment signifie Washburne, pour le moment la priorité est de retrouver son ami Julius quitte à retourner tout New York.

Et comme un écho funeste, à leur retour au commissariat on leur apprend que la brigade fluviale à retrouvé dans l'Hudson River le corps d'un homme noir qui aurait été torturé et tué, après que Washburne se soit rendu à la morgue et identifié le corps comme étant celui de son ami, la colère et la frustration s'empare de lui tandis que Crane et Poole tente de le consoler. Mais Washburne sait que les larmes viendront plus tard et que pour le moment il doit faire payer les responsables de tout ces morts, anonymes ou non, innocents comme alliés, pour cela il lui faut trouver de nouvelles pistes et de nouveaux indices car à cause d'une certaine négligence de leur part celles de New-york leur ont échappé et avant que le même sort que Homer ne les rattrape ils faut qu'ils fassent le choix de provoquer le destin en avançant leurs pions les premiers, le plus rapidement possible.

Leur voyage pour Londres semble plus proche que prévu.

R.I.P Julius Homer (1897 - 1925)